Études floristique et ethnobotanique du massif de Maadid (M’Sila, Algérie)
Loading...
Date
2022
Authors
Journal Title
Journal ISSN
Volume Title
Publisher
Université de M'sila
Abstract
Au Maghreb, les plantes médicinales sont utilisées par les populations qui possèdent un savoir-faire en matière d’usage, de culture et de conservation. Le Djebel Maadid dans les Monts du Hodna en Algérie est connu pour sa diversité floristique, doublée d’une valeur ethnobotanique essentielle, dans l’utilisation importante de ces plantes en médecine traditionnelle par la population autochtone.
Sur le plan floristique, nous avons recensé plus de 392 taxons appartenant à 59 familles botaniques et 223 genres, avec une prédominance de la famille des Asteraceae, avec une présence remarquable de la famille des Orchidaceae. 44 espèces endémiques et 66 espèces rares s.l. ont été recensées dans le massif de Maadid : 38 espèces rares, 7 espèces très rares, 21 espèces assez rares. La plupart des espèces répertoriées dans l’inventaire sont communes au Tell avec 128 espèces, assez communes 71 espèces, très communes 107 espèces et extrêmement communes 20 taxons. Leur présence permet le classement du massif en Zone Importante pour les Plantes (ZIP).
L’étude ethnobotanique fait la lumière sur les plantes médicinales utilisées dans cette région et la place qu’elles occupent dans la vie quotidienne des villageois. À l’aide d’un questionnaire pendant la période (2017-2020), 319 personnes pratiquant la phytothérapie ont été interrogées. Ont été analysées la Valeur d'Usage des espèces (UVs), le Ratio d'Accord des Informateurs sur les médicaments (Med. IARs), le Niveau de Fidélité (FL) et le Facteur de Consensus des Informateurs (ICF). 134 espèces à vertus thérapeutiques ont été inventoriées, appartenant à 118 genres et 57 familles botaniques parmi lesquelles les Lamiaceae sont les plus utilisées. Les informateurs utilisent le plus souvent les feuilles de plantes, sous forme d'infusions. Les plantes qui présentent les plus importants UVs sont Mentha spicata, Artemisia herba-alba et Juniperus phoenicea subsp. turbinata, 15 espèces ont des valeurs maximales pour l'indice Med. IARs, tandis que la maladie thyroïdienne et les affections digestives sont celles qui ont la valeur ICF la plus élevée. En outre la population étudiée préfère utiliser les plantes médicinales pour soigner diverses maladies, pour l’efficacité des plantes et leur coût moins élevé. Les personnes interrogées ont indiqué 12 taxons possédant une toxicité mais n'ont pas indiqué les limites de toxicité de chaque plante. D’un point de vue biogéographique, 3 taxons sont endémiques d’Algérie ou du Maghreb (Origanum vulgare subsp. glandulosum, Thymus algeriensis, Thymus ciliatus) tandis que 18 sont originaires d’autres pays.
Il est important de mieux comprendre les connaissances phytothérapeutiques traditionnelles sur le plan botanique, taxonomique et chorologique afin d’assurer leur conservation et utilisation durables in situ.
Description
Keywords
enquête ethnobotanique, phytothérapie, plantes médicinales, taxonomie, transmission des savoirs, développement durable